L’insertion des éoliennes dans les paysages et leur acceptabilité sociale nécessitent une approche globale qui prenne en compte les particularités spécifiques aux territoires. Afin de mieux comprendre les points de blocage et les solutions pour y remédier, la Fnau et EDF ont organisé, le 13 septembre dernier, un séminaire dédié à la question de l’éolien.
La programmation pluriannuelle de l’énergie 2019–2028 prévoit un passage de 15 gigawatts (GW), en 2018, à 33,2 GW, en 2028, pour l’énergie provenant des éoliennes, ce qui conduira à faire passer le parc éolien de 8 000 mâts, fin 2018, à environ 14 500, en 2028 – soit une augmentation de 6 500 mâts. Outre l’identification des gisements, les enjeux entourant l’insertion des éoliennes dans les paysages et l’environnement et leur acceptabilité sont primordiaux et nécessitent une approche globale qui prend en compte les particularités spécifiques aux territoires.
En 2020, la production éolienne est devenue la troisième source d’électricité en France, pour 9 % de la consommation nationale. Le groupe EDF, invité par la Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau) à son séminaire du 13 septembre, « Les implantations éoliennes: quels enjeux pour les impacts paysagers et environnementaux ? », est le n°2 de l’éolien terrestre en France (800 éoliennes, 10 % du parc national), et le leader de l’éolien en mer, avec quatre projets attribués par l’État, dont celui de Saint-Nazaire mis en service en mai dernier.
Le directeur d’EDF Renouvelables en France, Nicolas Couderc, a exposé au préalable l’ampleur du chemin qui restait à parcourir : depuis 1990, les émissions de CO2 ont été multipliées par deux. Et 2021 a été une année record en la matière. Sachant que 65 % de l’énergie consommée en France actuellement est encore d’origine fossile. « La transition énergétique n’a pas encore réel- lement commencé, affirme Nicolas Couderc. Tout ce qui a été fait collectivement en France pour lutter contre le réchauffement climatique jusqu’à maintenant a tout juste permis de limiter la hausse de consommation des énergies fossiles. » D’après le directeur d’EDF Renouvelables, pour atteindre les objectifs de la stratégie bas-carbone française d’ici à 2050, il faut : d’une part, supprimer deux tiers de notre consommation énergétique actuelle et les remplacer par une forte électrification des usages, ce qui implique une croissance de 50 % de la production d’électricité. D’autre part, que les énergies renouvelables (EnR) thermiques soient multipliées par plus de trois. « La France fait partie des bons élèves, puisqu’elle réalise en la matière un gain d’efficacité énergétique de 1 % à 2 % par an depuis vingt ans. Mais il faut passer à + 5 %. » Cependant, le chemin reste long : « Changer de manière aussi profonde notre système énergétique implique de changer nos villes, nos moyens de transport, la consommation alimentaire et, évidemment, notre manière de produire et stocker de l’énergie. Aucun scénario tendanciel n’imposant pas de rupture ne fonctionne. Il s’agit maintenant de choisir ces évolutions ou de les subir. »
Face à ces enjeux – certes vertigineux – le nombre de technologies disponibles pour décarboner massivement l’électricité n’est pas illimité: l’efficacité énergétique, le nucléaire, les EnR électriques (éolien, solaire, hydraulique) et les EnR thermiques (bioénergies, biocarburants). Reste à trouver les solutions économiques et d’acceptabilité sociale.