Mieux répondre au besoin de logements à bas loyer
Photo : Vianney THIBAUT

Grenoble-Alpes Métropole s’est fixé un objectif de 100 logements conventionnés par an.

 

Claire OMBROUCK, res­pon­sable du ser­vice offre nou­velle et réha­bi­li­ta­tion, Gre­noble-Alpes Métropole : 

« Depuis son pas­sage en métro­pole le 1er jan­vier 2015, Gre­noble-Alpes Métro­pole exerce la com­pé­tence habi­tat de plein droit sur son ter­ri­toire. Le pro­gramme local de l’habitat (PLH) 2017–2022 fixe un objec­tif de cent loge­ments conven­tion­nés par an. Ce conven­tion­ne­ment s’incrémente dans nos actions d’accompagnement des copro­prié­tés fra­gi­li­sées, de lutte contre la vacance ou d’amélioration éner­gé­tique avec le pro­gramme “Mur Mur”. Nous expé­ri­men­tons des solu­tions pour per­mettre à des ménages modestes de trou­ver des loge­ments dans le parc pri­vé à des loyers infé­rieurs à ceux du marché. »

 

Caro­line NICOLAS, char­gée d’opérations amé­lio­ra­tion du parc de loge­ments exis­tants, Gre­noble-Alpes Métropole : 

« Les pre­mières actions de la métro­pole dans ce domaine remontent à 2004, avec une opé­ra­tion expé­ri­men­tale menée en direc­tion de jeunes en inser­tion pro­fes­sion­nelle. Ce dis­po­si­tif a per­mis de finan­cer des requa­li­fi­ca­tions de loge­ments assez lourdes. Il a ensuite évo­lué en 2010–2013 vers “Loca ++”, un pro­gramme d’intérêt géné­ral (PIG). En 2014–2015, un second PIG a été mis en place avec des aides plus impor­tantes de la Métro et une par­ti­ci­pa­tion com­plé­men­taire de la Ville de Gre­noble sur son ter­ri­toire. La Fnaim était par­te­naire de ces pre­mières opérations.

Elle par­ve­nait à inté­res­ser son por­te­feuille de clients grâce aux pos­si­bi­li­tés de défis­ca­li­sa­tion et aux primes. Même si les objec­tifs n’ont pas tou­jours été atteints, les résul­tats étaient inté­res­sants : le second PIG a per­mis de conven­tion­ner 280 loge­ments, dont une cin­quan­taine avec tra­vaux. Les bud­gets enga­gés par la Métro étaient cepen­dant très éle­vés : 1,3 mil­lion d’euros pour les tra­vaux et 280 000 euros pour l’ingénierie d’animation, pour les deux der­nières années.

Sachant que ces loge­ments ne sont “sociaux” que pour six ans, les élus ont sou­hai­té faire une pause, le temps de réflé­chir à leurs priorités.

La loi Cosse de 2017 sur le loge­ment abor­dable a ouvert la pos­si­bi­li­té d’une défis­ca­li­sa­tion jusqu’à 85 % lorsqu’il y avait un man­dat de ges­tion asso­cia­tif. Nous avons alors mis en place le dis­po­si­tif “Louez facile”, axé sur l’intermédiation loca­tive, en confiant des man­dats de ges­tion asso­cia­tifs à Soli­ha Immo­bi­lier et à Un toit pour tous. Notre volon­té était de cap­ter rapi­de­ment des loge­ments sans tra­vaux pour répondre à l’urgence des per­sonnes en dif­fi­cul­té. Nous avons ain­si conven­tion­né 53 loge­ments en 2018 et 2019, mais nous nous sommes ren­du compte que la défis­ca­li­sa­tion n’avait pas for­cé­ment d’intérêt pour tous les pro­prié­taires bailleurs. La Métro­pole a alors déci­dé d’octroyer une prime de 4 000 euros si le pro­prié­taire bais­sait son loyer à un niveau très social. Par ailleurs, la Métro­pole a été rete­nue dans le cadre de l’appel à mani­fes­ta­tion d’intérêt du plan “Loge­ment d’abord”, ce qui a ren­for­cé notre ambition. »

 

Claire OMBROUCK :

« Nous visons en prio­ri­té les com­munes qui sont en rat­tra­page au titre de la loi SRU. Mais les loge­ments cap­tés sont sou­vent situés dans des quar­tiers à domi­nante sociale. Même si nous sommes vigi­lants sur la volon­té de rééqui­li­brage ter­ri­to­rial expri­mée par le PLH, il est plus dif­fi­cile de conven­tion­ner dans des sec­teurs mieux cotés, où les loge­ments se louent facilement.

Confier la ges­tion des loge­ments à des agences immo­bi­lières sociales ne nous per­met plus de béné­fi­cier du relais de la Fnaim, pour des rai­sons concur­ren­tielles, ce qui influe cer­tai­ne­ment sur les résultats. »

 

Caro­line NICOLAS :

« Une pla­te­forme de cap­ta­tion devrait être mise en place fin 2020, sous maî­trise d’ouvrage Métro­pole et Direc­tion dépar­te­men­tale de la cohé­sion sociale. L’objectif est d’optimiser les moyens pour aller au-devant des acteurs de l’immobilier et mieux répondre aux besoins de loge­ments à bas loyers.

Nous n’avons pas de dis­po­si­tif de conven­tion­ne­ment avec tra­vaux, mais c’est une piste sur laquelle nous tra­vaillons pour 2021, car il y a beau­coup de loge­ments en très mau­vais état qui trouvent dif­fi­ci­le­ment pre­neurs sur le mar­ché locatif. »

 

Gilles Peis­sel

Pho­to : ZAC Blanche-Monier, à Gre­noble © Vian­ney Thi­baut /Gre­noble-Alpes Métropole

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