Région Wallonne, la reconstruction
People make their way through water on a flooded street on July 15, 2021 in the Belgian city of Verviers, after heavy rains and floods lashed western Europe, killing at least two people in Belgium. (Photo by FranÁois WALSCHAERTS / AFP)

Lors de l’été 2021, de violentes inondations ont infligé à la Belgique un terrible bilan humain et matériel. Pour parer à l’urgence, la Wallonie a pris des mesures exceptionnelles.

 

Lors de la deuxième semaine de juillet 2021, l’Europe essuie une quan­tité excep­tion­nelle de pluie qui finit par pro­vo­quer, en Bel­gique, le débordement sou­dain de la Meuse et ses affluents – dont la Vesdre qui tra­verse le nord-est de la Wal­lo­nie. Le bilan est extrêmement lourd: 39 morts, 300 kilomètres de berges touchées, 45000 bâtiments endommagés, 170 ouvrages d’art dégradés (ponts et berges), 13 lignes fer­ro­viaires fermées, et 140 000 tonnes de déchets charriés.

Passé la stu­peur, la Région wal­lonne a pris, face à l’ampleur inédite des dégâts, une série de premières mesures d’urgence. Toute pro­po­si­tion de recons­truc­tion ou de démolition est ain­si étudiée et des dis­penses accordées pour la recons­truc­tion des ouvrages d’art. Par exemple, les tra­vaux ont pu être lancés sur les ponts avec des dis­penses tem­po­raires de per­mis. La Région en a aus­si pro­fité pour revoir sa cir­cu­laire de construc­ti­bi­lité en zone inon­dable, qui tou­chait les per­mis, afin de la rendre plus stricte qu’auparavant.

À moyen terme, la Wal­lo­nie a lancé quatre marchés publics qui visaient d’abord des outils de pla­ni­fi­ca­tion à différentes échelles. Le pre­mier est un schéma stratégique mul­ti­dis­ci­pli­naire à l’échelle du bas­sin-ver­sant de la Vesdre. Le deuxième, à l’échelle des quar­tiers, concerne la mise en place de pro­grammes de développement durable destinés à don­ner suf­fi­sam­ment d’assurance aux com­munes pour lan­cer les pre­miers tra­vaux. Le troisième concerne l’apport d’aide aux com­munes, la plu­part n’étant pas équipées en per­son­nels tech­niques pour ana­ly­ser les per­mis ren­dus. Enfin, deux référentiels ont été mis en place : le pre­mier, sur la construc­tion et l’aménagement dans les zones inon­dables, et le second, sur la ges­tion durable des eaux de pluie.

Pour com­prendre le fonc­tion­ne­ment admi­nis­tra­tif de nos voi­sins, rap­pe­lons que la Bel­gique est un État fédéral, que la Région wal­lonne, ou Wal­lo­nie, dis­pose de son propre gou­ver­ne­ment, avec son admi­nis­tra­tion dédiée. En matière d’aménagement du ter­ri­toire, la Wal­lo­nie est essen­tiel­le­ment une ins­tance d’avis. Elle n’est auto­rité décisionnelle que dans le cadre d’instruction de per­mis pour les ouvrages d’art, en l’occurrence les ponts, ce qui représente seule­ment 5% des cas. Les 95% res­tants relèvent des com­munes, qui sont ain­si les réelles autorités décisionnelles, de même pour la pla­ni­fi­ca­tion locale. Cha­cune établit ain­si, à son propre niveau, un schéma de développement com­mu­nal, quand la Wal­lo­nie définit la pla­ni­fi­ca­tion à l’échelle régionale sous la forme de plans de sec­teurs qui déterminent

Lors de la deuxième semaine de juillet 2021, l’Europe essuie une quan­tité excep­tion­nelle de pluie qui finit par pro­vo­quer, en Bel­gique, le débordement sou­dain de la Meuse et ses affluents – dont la Vesdre qui tra­verse le nord-est de la Wal­lo­nie. Le bilan est extrêmement lourd: 39 morts, 300 kilomètres de berges touchées, 45000 bâtiments endommagés, 170 ouvrages d’art dégradés (ponts et berges), 13 lignes fer­ro­viaires fermées, et 140 000 tonnes de déchets charriés.

Passé la stu­peur, la Région wal­lonne a pris, face à l’ampleur iné- dite des dégâts, une série de premières mesures d’urgence. Toute pro­po­si­tion de recons­truc­tion ou de démolition est ain­si étudiée et des dis­penses accordées pour la recons­truc­tion des ouvrages d’art. Par exemple, les tra­vaux ont pu être lancés sur les ponts avec des dis­penses tem­po­raires de per­mis. La Région en a aus­si pro­fité pour revoir sa cir­cu­laire de construc­ti­bi­lité en zone inon­dable, qui tou­chait les per­mis, afin de la rendre plus stricte qu’auparavant.

À moyen terme, la Wal­lo­nie a lancé quatre marchés publics qui visaient d’abord des outils de pla­ni­fi­ca­tion à différentes échelles. Le pre­mier est un schéma stratégique mul­ti­dis­ci­pli­naire à l’échelle du bas­sin-ver­sant de la Vesdre. Le deuxième, à l’échelle des quar­tiers, concerne la mise en place de pro­grammes de déve- lop­pe­ment durable destinés à don­ner suf­fi­sam­ment d’assurance aux com­munes pour lan­cer les pre­miers tra­vaux. Le troisième concerne l’apport d’aide aux com­munes, la plu­part n’étant pas équipées en per­son­nels tech­niques pour ana­ly­ser les per­mis ren- dus. Enfin, deux référentiels ont été mis en place : le pre­mier, sur la construc­tion et l’aménagement dans les zones inon­dables, et le second, sur la ges­tion durable des eaux de pluie.

Pour com­prendre le fonc­tion­ne­ment admi­nis­tra­tif de nos voi­sins, rap­pe­lons que la Bel­gique est un État fédéral, que la Région wal­lonne, ou Wal­lo­nie, dis­pose de son propre gou­ver­ne­ment, avec son admi­nis­tra­tion dédiée. En matière d’aménagement du ter­ri­toire, la Wal­lo­nie est essen­tiel­le­ment une ins­tance d’avis. Elle n’est auto­rité décisionnelle que dans le cadre d’instruction de per­mis pour les ouvrages d’art, en l’occurrence les ponts, ce qui représente seule­ment 5% des cas. Les 95% res­tants relèvent des com­munes, qui sont ain­si les réelles autorités déci- sion­nelles, de même pour la pla­ni­fi­ca­tion locale. Cha­cune établit ain­si, à son propre niveau, un schéma de développement com­mu­nal, quand la Wal­lo­nie définit la pla­ni­fi­ca­tion à l’échelle régionale sous la forme de plans de sec­teurs qui déterminent les zones urba­ni­sables de celles qui ne le sont pas. Cepen­dant, dans le contexte des inon­da­tions de 2021, les com­munes étant débordées, au propre comme au figuré, elles n’avaient pas les moyens (compétences et temps) de se pen­cher sur les per­mis, ni même de se coor­don­ner pour établir des schémas glo­baux. Excep­tion­nel­le­ment, la Région s’est donc imposée comme l’instance pilote de la recons­truc­tion. À cet effet, un Com­mis­sa­riat à la recons­truc­tion a été créé, pour une durée d’un an, afin de coor­don­ner l’action publique. Par la suite, une série d’instances ad hoc a été créée afin de réaliser le sui­vi de ces actions, mobi­li­sant les différentes admi­nis­tra­tions de Wallonie.

Lire la suite de cet article dans le n°434

Rodolphe Cas­so

La ville belge de Ver­viers, le 15 juillet 2021, après que de fortes pluies et des inon­da­tions ont frappé l’Europe de l’Ouest.  ©François Walschaerts/AFP

 

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