Lors de l’été 2021, de violentes inondations ont infligé à la Belgique un terrible bilan humain et matériel. Pour parer à l’urgence, la Wallonie a pris des mesures exceptionnelles.
Lors de la deuxième semaine de juillet 2021, l’Europe essuie une quantité exceptionnelle de pluie qui finit par provoquer, en Belgique, le débordement soudain de la Meuse et ses affluents – dont la Vesdre qui traverse le nord-est de la Wallonie. Le bilan est extrêmement lourd: 39 morts, 300 kilomètres de berges touchées, 45000 bâtiments endommagés, 170 ouvrages d’art dégradés (ponts et berges), 13 lignes ferroviaires fermées, et 140 000 tonnes de déchets charriés.
Passé la stupeur, la Région wallonne a pris, face à l’ampleur inédite des dégâts, une série de premières mesures d’urgence. Toute proposition de reconstruction ou de démolition est ainsi étudiée et des dispenses accordées pour la reconstruction des ouvrages d’art. Par exemple, les travaux ont pu être lancés sur les ponts avec des dispenses temporaires de permis. La Région en a aussi profité pour revoir sa circulaire de constructibilité en zone inondable, qui touchait les permis, afin de la rendre plus stricte qu’auparavant.
À moyen terme, la Wallonie a lancé quatre marchés publics qui visaient d’abord des outils de planification à différentes échelles. Le premier est un schéma stratégique multidisciplinaire à l’échelle du bassin-versant de la Vesdre. Le deuxième, à l’échelle des quartiers, concerne la mise en place de programmes de développement durable destinés à donner suffisamment d’assurance aux communes pour lancer les premiers travaux. Le troisième concerne l’apport d’aide aux communes, la plupart n’étant pas équipées en personnels techniques pour analyser les permis rendus. Enfin, deux référentiels ont été mis en place : le premier, sur la construction et l’aménagement dans les zones inondables, et le second, sur la gestion durable des eaux de pluie.
Pour comprendre le fonctionnement administratif de nos voisins, rappelons que la Belgique est un État fédéral, que la Région wallonne, ou Wallonie, dispose de son propre gouvernement, avec son administration dédiée. En matière d’aménagement du territoire, la Wallonie est essentiellement une instance d’avis. Elle n’est autorité décisionnelle que dans le cadre d’instruction de permis pour les ouvrages d’art, en l’occurrence les ponts, ce qui représente seulement 5% des cas. Les 95% restants relèvent des communes, qui sont ainsi les réelles autorités décisionnelles, de même pour la planification locale. Chacune établit ainsi, à son propre niveau, un schéma de développement communal, quand la Wallonie définit la planification à l’échelle régionale sous la forme de plans de secteurs qui déterminent
Lors de la deuxième semaine de juillet 2021, l’Europe essuie une quantité exceptionnelle de pluie qui finit par provoquer, en Belgique, le débordement soudain de la Meuse et ses affluents – dont la Vesdre qui traverse le nord-est de la Wallonie. Le bilan est extrêmement lourd: 39 morts, 300 kilomètres de berges touchées, 45000 bâtiments endommagés, 170 ouvrages d’art dégradés (ponts et berges), 13 lignes ferroviaires fermées, et 140 000 tonnes de déchets charriés.
Passé la stupeur, la Région wallonne a pris, face à l’ampleur iné- dite des dégâts, une série de premières mesures d’urgence. Toute proposition de reconstruction ou de démolition est ainsi étudiée et des dispenses accordées pour la reconstruction des ouvrages d’art. Par exemple, les travaux ont pu être lancés sur les ponts avec des dispenses temporaires de permis. La Région en a aussi profité pour revoir sa circulaire de constructibilité en zone inondable, qui touchait les permis, afin de la rendre plus stricte qu’auparavant.
À moyen terme, la Wallonie a lancé quatre marchés publics qui visaient d’abord des outils de planification à différentes échelles. Le premier est un schéma stratégique multidisciplinaire à l’échelle du bassin-versant de la Vesdre. Le deuxième, à l’échelle des quartiers, concerne la mise en place de programmes de déve- loppement durable destinés à donner suffisamment d’assurance aux communes pour lancer les premiers travaux. Le troisième concerne l’apport d’aide aux communes, la plupart n’étant pas équipées en personnels techniques pour analyser les permis ren- dus. Enfin, deux référentiels ont été mis en place : le premier, sur la construction et l’aménagement dans les zones inondables, et le second, sur la gestion durable des eaux de pluie.
Pour comprendre le fonctionnement administratif de nos voisins, rappelons que la Belgique est un État fédéral, que la Région wallonne, ou Wallonie, dispose de son propre gouvernement, avec son administration dédiée. En matière d’aménagement du territoire, la Wallonie est essentiellement une instance d’avis. Elle n’est autorité décisionnelle que dans le cadre d’instruction de permis pour les ouvrages d’art, en l’occurrence les ponts, ce qui représente seulement 5% des cas. Les 95% restants relèvent des communes, qui sont ainsi les réelles autorités déci- sionnelles, de même pour la planification locale. Chacune établit ainsi, à son propre niveau, un schéma de développement communal, quand la Wallonie définit la planification à l’échelle régionale sous la forme de plans de secteurs qui déterminent les zones urbanisables de celles qui ne le sont pas. Cependant, dans le contexte des inondations de 2021, les communes étant débordées, au propre comme au figuré, elles n’avaient pas les moyens (compétences et temps) de se pencher sur les permis, ni même de se coordonner pour établir des schémas globaux. Exceptionnellement, la Région s’est donc imposée comme l’instance pilote de la reconstruction. À cet effet, un Commissariat à la reconstruction a été créé, pour une durée d’un an, afin de coordonner l’action publique. Par la suite, une série d’instances ad hoc a été créée afin de réaliser le suivi de ces actions, mobilisant les différentes administrations de Wallonie.
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Rodolphe Casso
La ville belge de Verviers, le 15 juillet 2021, après que de fortes pluies et des inondations ont frappé l’Europe de l’Ouest. ©François Walschaerts/AFP