Rendez-vous à Neuchâtel

Orga­ni­sée en alter­nance des deux côtés de la fron­tière, la 17e Ren­contre fran­co-suisse (17e RFCH) a eu lieu le 9 octobre 2020 à Anne­masse ; la 18e aura donc lieu en Suisse, à Neu­châ­tel, le 2 juillet. Ouverte par le pré­sident d’Annemasse Agglo, Gabriel Dou­blet, avec son équipe d’élus et de tech­ni­ciens, la 17e Ren­contre s’inscrivait dans l’actualité de la mise en place du RER trans­fron­ta­lier Léman Express (LEX) et du pro­lon­ge­ment du tram­way 17 jusqu’à Anne­masse. Elle a per­mis de poser la ques­tion : quelles poli­tiques d’accompagnement des grandes infra­struc­tures de trans­ports publics transfrontaliers ?

ANNEMASSE DANS LE GRAND GENÈVE

Le désen­cla­ve­ment du centre-ville d’Annemasse, tant par le LEX que par le tram­way, se révèle effi­cace et confirme le rôle d’Annemasse comme deuxième pôle urbain du Grand Genève. Le site de l’Étoile est un éco­quar­tier de 19 ha qui per­met de redes­si­ner le quar­tier de la gare.
La mise en rela­tion de ce quar­tier avec les autres pola­ri­tés du Grand Genève (Eaux-Vives, Grand-Lan­cy, Cor­na­vin, Nyon) est mise en avant par Denis Maire, vice-pré­sident d’Annemasse Agglo, et Benoît Billy, de l’agence Devil­lers et asso­ciés, qui pilote l’opération. Le calen­drier pré­voit une fina­li­sa­tion du quar­tier pour 2031.
De leur côté, Michèle Tran­da et Pau­line Pla­gnat-Can­to­reg­gi ont fait part de leur réflexion pros­pec­tive sur le défi de la tran­si­tion cli­ma­tique dans le Grand Genève.
Les exemples de des­serte des villes moyennes suisses par un réseau fer­ré effi­cace (Sonia Lava­din­ho), la mise en rela­tion de la com­mune excen­trée de Vénis­sieux par rap­port au centre de Lyon (Ber­nard Len­sel) et la pro­blé­ma­tique posi­tive du déve­lop­pe­ment des trans­ports dans l’agglomération zuri­choise (Tobias Imo­bers­teg) ont été suc­ces­si­ve­ment développés.
Josiane Beaud, qui a occu­pé des postes à haute res­pon­sa­bi­li­té, notam­ment au Grand Lyon et à la SNCF, a com­plé­té les pré­sen­ta­tions en trai­tant de la situa­tion actuelle de la future liai­son fer­ro­viaire Lyon-Turin. Outre la mise en rela­tion entre les deux métro­poles de part et d’autre des Alpes, Lyon-Turin repré­sente un maillon man­quant de la liai­son fer­ro­viaire entre l’Ukraine et le Por­tu­gal : son rôle stra­té­gique est donc impor­tant au niveau de l’Europe au sens large. Le Lyon-Turin s’inscrit dans un contexte de pro­jets du très long terme : le pro­jet avait été déjà envi­sa­gé par Cavour, homme d’État pié­mon­tais et fon­da­teur de l’unité ita­lienne, en 1855. Les ques­tions qui demeurent aujourd’hui concernent la pri­mau­té du fret ver­sus le tra­fic voya­geurs, la construc­tion d’un ou deux tubes et la construc­tion ou non du tun­nel com­plé­men­taire de l’Épine.

Pour conclure, les pro­blé­ma­tiques des dif­fé­rentes échelles d’approche du trans­fron­ta­lier sont mises en évi­dence par Fran­çois Gre­ther, Grand Prix de l’urbanisme 2012 et « grand témoin » (en visio­con­fé­rence) de la 17e Ren­contre. Les impacts posi­tifs de la mise en rela­tion par réseau fer­ré d’agglomérations entre elles res­sortent de tous les exemples trai­tés, tan­dis que le risque d’accentuer les inéga­li­tés entre ter­ri­toires rac­cor­dés reste une pos­si­bi­li­té dans cer­tains cas.

LA MARCHE URBAINE EN POINT DE MIRE

Les modes de dépla­ce­ment urbains sont tous com­plé­men­taires et leur pano­plie en est riche. Après les trans­ports fer­ro­viaires, nous nous pro­po­sons de reve­nir au mode de base, à celui qui ne néces­site aucun moyen autre que de « bonnes bas­kets », nous avons nom­mé la marche urbaine.

Grâce à l’expérience d’Annemasse en 2020, nous savons qu’une confé­rence mixte, en pré­sen­tiel et en dis­tan­ciel, peut être réa­li­sée de manière très satis­fai­sante. Ceci nous a per­mis de sol­li­ci­ter Gré­go­ry Hugue­let-Meystre, pré­sident de la Fédé­ra­tion suisse des urba­nistes (FSU), sec­tion romande, pour nous rece­voir à Neu­châ­tel, en lien avec la Ville, qui a une des plus anciennes réa­li­sa­tions en termes d’espace pié­ton­nier de la Confé­dé­ra­tion suisse. Les échanges pro­mettent d’être riches et pas­sion­nants, le 2 juillet, avec notam­ment la pré­sence de Sonia Lava­din­ho comme grand témoin.

Tobias Imo­bers­teg et Ber­nard Lensel

Pho­to : Le LEX en gare d’Annemasse © Ber­nard Lensel

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