Olivier Renaud : «Designer, cela veut dire que nous nous engageons »

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Verdi, groupe indépendant créé il y a trente-cinq ans à Lille, est devenu un acteur de référence et engagé de l’ingénierie.
Caractérisé par deux engagements forts : la plus grande proximité avec tous les territoires – notamment ceux qui peinent à trouver des compétences en la matière – et une mobilisation dans le domaine de l’écologie et du développement durable.
Rencontre avec son directeur général, Olivier Renaud.

 

Comment le groupe Verdi a‑t-il investi le domaine très large et pourtant très spécifique de l’ingénierie territoriale et urbaine ?

À l’origine, mon père, Yves Renaud, ingénieur qui travaillait dans une société de travaux publics, a créé en 1987 une société d’études et de maîtrise d’œuvre sur une intuition : l’État, les directions départementales de l’Équipement (DDE, ancêtres des DDT‑M) allaient se désengager des prestations de services, des marchés, au service des collectivités.
Il a d’ailleurs recruté bon nombre de fonctionnaires et contractuels de l’État qui l’ont suivi dans l’aventure du conseil privé, à l’origine dans les domaines des infrastructures, puis de l’aménagement urbain, en agrégeant des compétences sur les problématiques idoines : hydraulique, ouvrages d’art, etc.
Rapidement, il a ouvert des agences régionales de B&R Conseil (nom de la structure d’origine, NDLR), principalement dans la moitié est du pays, pour être au plus proche du terrain, de la commande et des missions. Ces implantations étaient essentiellement dans des villes moyennes, le credo étant « pour faire de l’ingénierie territoriale, il faut des agences territoriales ».
Cela peut sembler tomber sous le sens aujourd’hui, avec le retour en grâce des territoires, mais à l’époque beaucoup d’observateurs ne comprenaient pas ce choix.

Puis, au début des années 1990, les collaborations avec son frère, mon oncle, Pierre Renaud, architecte et surtout urbaniste – qui avait créé une société pionnière et reconnue, la Sorepa –, se multiplient, notamment autour des études environnementales : études d’impacts, schémas directeurs d’assainissement adossés aux documents d’urbanisme, etc.
À ce moment-là, mon père a mesuré la logique technique autant que l’intérêt économique d’une intégration verticale des métiers et les deux sociétés ont progressivement fusionné et développé une approche intégrée de la planification territoriale et de l’aménagement urbain et rural, très structurée autour de l’environnement dans toutes ses dimensions.

Enfin, troisième étape, à la fin des années 2000, alors que jusqu’à présent le groupe s’était développé de manière organique, il rachète un ensemble de sociétés spécialisées dans l’ingénierie du bâtiment dans toutes ses composantes – y compris la maintenance – basées dans le Sud-Ouest. Ce rachat répondait à un double objectif : compléter le maillage territorial et développer les activités « aval ».

 

Cette diversification par croissance externe a‑t-elle constitué une étape importante dans le développement du groupe ?

Pour être franc, cela n’a pas été facile, principalement en raison du choc des cultures techniques. Autant, il avait été assez facile d’investir, depuis la position « médiane » de l’aménagement, toute l’ingénierie amont de la planification et de l’aide à la décision, autant entrer dans le domaine du bâtiment n’a pas été évident.
C’était un peu une aristocratie, travaillant pour des donneurs d’ordres différents, des budgets plus élevés et même plus trivialement, c’était parfois de simples questions sémantiques : les termes « maîtrise d’œuvre » ou « environnement » ne voulaient pas dire la même chose pour l’aménagement et pour le bâtiment.

Il a fallu faire œuvre de pédagogie, et expliquer que l’aménagement territorial et urbain, c’est systémique, donc tout est important. Il ne doit pas y avoir de système de valeur en ingénierie territoriale.

Mais si la greffe a pris du temps, elle a fonctionné, avec une activité en bâtiment qui est désormais largement sortie du Sud-Ouest et qui a grandement contribué au développement du groupe.

Photo : Arnaud Corpet

 

 

 

Découvrez l’intégralité de l’interview dans le numéro 422
« Ingénierie territoriale et urbaine, la grande introspection »

 

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